Maximisez la location de votre appartement durant les Jeux Olympiques

Comme de nombreux particuliers dans les villes olympiques, ce sexagénaire a décidé de mettre son appartement parisien en location pendant la période des JO.

 

Lors de notre rencontre fin janvier, il nous faisait part de sa stratégie et de ses interrogations.

 

À quoi ressemble le bien que vous proposez ?

 

Michel Greze : Je suis propriétaire d'un appartement de 120 m², situé dans le 11ème arrondissement, à 100 mètres du métro Père-Lachaise. Il se trouve au premier étage d'un immeuble qui a subi de nombreuses transformations mais qui était, autrefois, un hôtel particulier. Il s'agit de ma résidence principale et j'y vis avec mes deux enfants, de 26 et 32 ans. Récemment, nous avons réagencé la partie de l'appartement qui nous servait à la fois de bureau pour le télétravail, de salle de détente et de chambre d'amis, pour la louer en la rendant autonome du reste de notre domicile. D'une surface de 30 m², elle dispose d'une pièce principale, d'une salle de bains et d'une cuisine. Quand elle n'est pas louée, elle reprend son usage ancien.

 

Cette démarche de location pendant les JO ne relève pas seulement d'une opportunité financière à court terme...

 

Nous avons saisi ce prétexte pour rafraîchir toute cette portion de notre logement et, si notre opération fonctionne bien, nous pourrons progressivement rénover l'autre et la faire évoluer vers des chambres d'hôtes. J'aime bien parler, cuisiner... J'ai perdu mon épouse l'an dernier, et mon fils et ma fille estiment qu'il serait bien que je reçoive des gens. Dans cette perspective, les JO nous fournissent l'occasion de mettre le pied à l'étrier.

 

À quel tarif proposez-vous votre studio de 30 m² et comment l'avez-vous déterminé ?

 

Sur pap.fr, il y a peu d'annonces en lien avec les JO mais, sur Airbnb, tout Paris semble avoir mis son bien en location ! En consultant les offres du quartier, nous avons constaté qu'il y en avait plein, mais pas toujours très belles. Il nous a donc semblé légitime de demander 500 € par nuit pour un studio que je pourrais, en temps normal, louer entre 80 et 200 € maximum selon la période. Il est sans vis-à-vis, très calme car il donne sur un jardin ; il dispose d'une baignoire, d'une télé à écran large, d'un canapé-lit avec un matelas de 19 cm, d'un système de bureau assis-debout, j'ai souscrit à des abonnements à myCANAL, Disney+, Netflix ; bref, nous avons misé sur du confort avec l'objectif de donner envie de revenir à ceux qui y séjournent. Son cadre me semble bien adapté à une clientèle de travailleurs nomades. À l'intérieur, il y a tout pour bosser tranquillement et se détendre. Et, autour, un tas de choses à faire. De nombreux restos moyenne gamme se sont installés tout près, vous trouvez plein de commerces de bouche à un quart d'heure.

 

Vous réservez-vous la possibilité de réviser votre prix à la hausse ou à la baisse ?

 

À ce stade, pour moi, il y a une inconnue : est-ce que le cadre est important pour les gens qui viendront pour les JO ou est-ce qu'ils ne cherchent qu'un coin de canapé pour dormir ? Nous allons essayer de sentir leur état d'esprit sur le tas et nous affinerons en conséquence. En ce moment, les prix s'envolent, mais il ne s'agit pas d'être dissuasif. Ni de surévaluer l'effet d'aubaine. J'ai lu qu'à l'été 2012, les JO de Londres avaient eu un impact négatif sur la fréquentation touristique. Plein de gens ont pensé que la ville serait envahie, ses prix inabordables, et ils ont préféré décaler leur venue. C'est un risque, il faut en être conscient.

 

Comment se distinguer parmi toute cette concurrence ? Faut-il prendre le temps de soigner son annonce, ses photos ?

 

Je pense qu'il faut penser au cadrage, faire vivre l'hébergement, raconter une histoire. J'ai rajouté un bouquet avant mes prises de vues, essayé d'avoir une réflexion graphique. J'ai mis onze photos en ligne et je compte les refaire dès qu'il y aura du soleil car, à partir du printemps, il illumine la cuisine et baigne la pièce principale tout l'après-midi. Concernant le contenu de l'annonce, j'ai détaillé nos équipements, mis en avant les points forts de notre localisation : la proximité du métro et de trois lignes de bus qui conduisent un peu partout dans Paris. J'ai aussi stipulé que les fêtes n'étaient pas autorisées et déconseillé le studio à des personnes à mobilité réduite car des marches séparent la pièce à vivre de la cuisine et de la salle de bains.

 

Vous allez aussi fournir des « bons plans » à vos futurs locataires...

 

Pour ceux du bord de mer, j'ai rédigé des fiches avec des suggestions que je leur envoie en amont de leur arrivée. Comme on partage ses coins à champignons... C'est ma façon de leur témoigner du respect, et je vais faire de même à Paris. L'idée est de nous démarquer par une qualité d'accueil, de service, en donnant l'impression à nos visiteurs d'être reçus dans une famille parisienne. Dans le Sud, l'an passé, nous n'avons eu pratiquement que des gens qui revenaient ou leurs proches. Nous tentons ce pari.

 

De quelle façon gérerez-vous l'accueil des occupants successifs ?

 

Comme nous sommes trois, il y aura toujours quelqu'un sur place pour remettre puis récupérer les clés. Nous aurons sans doute affaire à des séjours fractionnés. Il faudra donc changer le linge, nettoyer après chaque passage, et je ne mesure pas encore le coût de cet entretien. Je pense que nous allons l'assumer nous-mêmes ou peut-être faire appel à une femme de ménage. En tout cas, nous avons déjà été démarchés par des sociétés de conciergerie : dès que vous publiez une annonce, on vous repère.

 

Consentirez-vous un rabais si certains séjournent sur des durées plus longues ?

 

Le calcul mérite réflexion. Si dix personnes viennent pour une nuit, vous devez à chaque fois les recevoir, gérer leur départ et le ménage dans la foulée. Si une personne reste dix jours, vous ne faites ce travail qu'une fois. C'est moins onéreux et vous pouvez baisser les prix de bon cœur.

 

Est-ce une démarche qui peut s'improviser ou qui s'anticipe ?

 

Il ne suffit pas de dire « Je loue » pour avoir la queue en bas de chez soi. Il faut y réfléchir, d'abord pour définir ce que l'on propose, puis pour le faire savoir. Ensuite, lorsque des personnes se manifestent, il faut répondre rapidement et être précis, factuel, lors des échanges, sinon, ils risquent de douter, de penser qu'il y a un loup. Bref, il est nécessaire d'avoir un peu d'entraînement.

 

Sources : Conseils des Notaires