Comment l'immobilier s'adapte-t-il au changement climatique ? Éric Meiller partage les solutions d'urbanisme durable.
Avec l'augmentation des températures et les événements climatiques extrêmes, comment nos maisons peuvent-elles s'adapter ? Éric Meiller, président de la première commission du 120e Congrès des notaires de France, analyse la situation et propose des solutions.
Conseils des notaires : Le changement climatique affecte-t-il tout le territoire ?
Éric Meiller : Oui, mais la réponse est complexe. Les experts, dont le GIEC et le Cerema, observent une accélération du changement climatique. En France, les températures ont augmenté de 1,7°C, dépassant les prévisions. Les villes sont particulièrement touchées, avec des risques accrus de chaleur urbaine.
Les autres risques climatiques, tels que les inondations et la sécheresse, se multiplient également. Les maisons construites sur des sols argileux dans les années 70 sont particulièrement vulnérables, subissant des fissures importantes.
Les côtes françaises sont menacées par les tempêtes, l'élévation du niveau de la mer et l'érosion, accélérant les submersions. Des exemples comme les inondations dans le Pas-de-Calais ou l'immeuble "Le Signal" à Soulac-sur-Mer illustrent ces risques croissants.
La récurrence des inondations et des sécheresses pose la question de la viabilité de certaines zones. Les habitants se retrouvent régulièrement sans eau ou inondés, remettant en cause leur capacité à vivre dans ces conditions.
Pour s'adapter, des mesures sont mises en place. Par exemple, les zones littorales peuvent passer à des baux temporaires avec les BRAEC. Des projets d'urbanisme durable, comme Ostérode près de Lyon, montrent la voie vers des habitats résilients.
Certaines initiatives utilisent des matériaux biosourcés ou recyclés, mais restent marginales. Pour une adoption plus large, un retour sur investissement est nécessaire, d'autant que le financement des travaux de rénovation énergétique reste un défi.
La pandémie a changé les priorités des acheteurs. Les grands jardins, autrefois délaissés, sont devenus prisés. L'intérêt se porte désormais sur les appartements avec espaces extérieurs, modifiant les tendances du marché vers une réduction de l'artificialisation des sols.
Les prix reflètent ce qui est désirable à un moment donné. À Paris, les chambres de bonne sous les toits restent chères, mais pour combien de temps ?
Les acheteurs s'intéressent principalement au DPE (diagnostic de performance énergétique) pour bénéficier d'aides et faciliter la mise en location. L'état des risques climatiques devient un facteur croissant, notamment pour les assurances.
Les notaires informent les acheteurs sur les risques environnementaux, s'appuyant sur des données telles que le portail Géorisques et la plateforme Drias. Ces outils permettent d'évaluer les menaces climatiques et d'anticiper les précautions nécessaires avant un achat immobilier.
En conclusion, l'adaptation au changement climatique est un défi majeur pour l'immobilier. Les notaires jouent un rôle clé en informant et conseillant les acheteurs sur les risques et les solutions durables.
Sources : Conseils des Notaires